Dépuis debut Juin 2019 KELLAFRIQUE a commencé à implémenter son projet d’agro-foresterie dans le Village Nsonga situé dans l’arrondissement de Biyouha. Cette descente sur le terrain de l’association KELLAFRIQUE a permis de dresser des conclusions alarmantes.
Un constat sévère
Avec la quasi disparition du Fonds Forestier National, les problématiques se cumulent aujourd’hui : le vieillissement des peuplements se traduit par un accroissement des risques sanitaires, le réchauffement climatique entraîne la perte d’une partie des jeunes plantations. Malgré la disponibilité de jeunes plants forestiers, le renouvellement de la strate forestière reste insuffisant et peu visible sur l’étendue du territoire.
Comment, dans ce contexte, peut-on réagir ? KELLAFRIQUE souligne l’urgence de porter un projet commun bien que singulier afin de promouvoir l’avenir de la forêt. L’association se propose de solliciter des aides dans l’acquisition de plants forestiers d’une part, mais de trouver d’autres partenaires par le biais du mécénat voire du bénévolat dont, la synergie portera rapidement leurs fruits. La forêt a une fonction écologique qu’il faut associer avec son rôle économique. Une forêt rentable assure le maintien des populations par l’activité économique qu’elle génère et contribue également à entretenir le paysage rural.
Des solutions à promouvoir
Les experts forestiers en lien direct avec les volontaires du reboisement insistent sur le besoin de multiplier le choix des essences afin de privilégier une plus grande mixité des boisements, qui seront ainsi mieux adaptés au changement climatique. En effet, les glissements climatiques sont aujourd’hui une donnée à prendre sérieusement en compte sur le long terme. Impliquer les pouvoirs locaux et les populations dans les plans d’aménagement du territoire pourrait également jouer en faveur de la forêt. Convaincre les élus locaux et les citoyens de ce bien-fondé reste une tâche délicate, les coupes forestières étant mal perçues par l’opinion publique. Une communication renforcée à ce sujet pourrait expliquer l’importance de l’exploitation forestière. L’agroforesterie se positionne aussi comme une opportunité apportant un renouvellement de la strate arborée. L’arbre en milieu agricole est une ressource dont les effets sont multiples, à commencer par la limitation de l’érosion, l’amélioration qualitative des sols grâce aux nutriments organiques de l’arbre, la présence des auxiliaires de culture et des insectes pollinisateurs
Les participants à la descente de l’association dans le village Nsonga’a dans l’arrondissement de Biyouha a permis de voir un exemple d’agroforesterie dans la jeune forêt y existante. Cette opération a permis la plantation d’arbres sur une surface d’un hectare.
En conclusion, les participants à cette journée partagent tous le même avis : les surfaces boisées doivent augmenter, tant en forêt que sur le reste du territoire, afin de maintenir les volumes de bois nécessaires aux générations futures et à l’économie. Et ce, malgré les réticences actuelles liées au manque d’aides financières dans ce domaine. Favoriser l’investissement privé et public dans ce secteur permettra donc d’en assurer la pérennité.